Alors que les débats sur le projet de loi "fin de vie" porté par le gouvernement ont repris hier lundi 3 juin à l'Assemblée nationale, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine encourage les croyants à écrire aux députés de leurs départements pour réagir au projet. L'organisation évangélique dénonce notamment la création d'un "délit d’entrave à l’aide active à mourir" sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
Depuis lundi 27 mai, l'Assemblée nationale a entamé les débats sur le projet de loi "fin de vie" du gouvernement, examiné en première lecture. Présenté par le gouvernement en avril dernier, le document sera soumis à un vote solennel mardi 11 juin, mais le chemin sera encore long avant une adoption définitive du texte.
Ce lundi, les députés se sont penchés sur "l'aide active à mourir" au cœur du projet de loi. Des débats qui devraient se poursuivre toute la semaine. Dans un mail envoyé vendredi 31 mai, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (CPDH) encourage les croyants à dénoncer le projet de loi en écrivant aux députés de leurs départements.
L'organisation pointe notamment la création d'un "délit d'entrave à l'acte de mourir". En effet, dans sa version actuelle cette "aide à mourir" prévoit de punir légalement une personne qui s’opposerait à la demande d’un tiers de mettre fin à ses jours. "La loi changera les justes en coupable", martèle le CPDH dans sa missive.
"En voulant créer un 'délit d’entrave à l’aide active à mourir' sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende, la loi changera les justes en coupables. Au nom de tous ceux qui, demain, seront jugés indignes de vivre ; de tous ceux qui, demain, seront considérés comme un poids pour la société ; au nom de tous ceux qui, demain, se verront offrir une substance létale à la place d’une espérance vitale … Il nous faut prendre position aujourd’hui."
"Prenez le temps d'écrire à votre député", poursuit l'organisation évangélique qui propose même un message type à envoyer avec un flyer à joindre en pièce jointe.
En conclusion, l'organisation écrit constater "beaucoup de dérives dans cette première version du texte" citant le fait qu'un "seul médecin soit in fine décisionnaire", un "délai de réflexion de deux jours" qui pourrait être abrégé ou encore la "possibilité donnée à n'importe qui d'administrer la mort".
Lundi, les échanges entre les députés se sont notamment concentrés sur la définition de l’acte. Ce mardi, les débats devraient encore porter sur des définitions et également aborder des conditions d’application de cette aide à mourir. La possibilité de faire administrer la substance létale par un tiers ou un soignant sera notamment évoquée.
Camille Westphal